Faîtière
Des Olympiades sans barrières
Comment rendre les Olympiades accessibles aux participant·e·s souffrant d'un handicap ou d'une déficience? Dre Olga Meier du Centre suisse de pédagogie spécialisée CSPS répond aux des questions de base.
07.02.2023
Originaire de Sion en Valais où je vis encore, j’y ai fait toute la première partie de mon parcours académique : école primaire, cycle et lycée (options : biologie et chimie). Lorsque j’étais étudiant au gymnase, j’ai eu la chance de suivre le programme « Euler » donné à l’EPFL ; des enseignements qui remplacent les cours de mathématiques du collège. Actuellement en Bachelor, j’étudie la physique à l’EPFL.
Du côté de mes loisirs, j’ai le plaisir de faire partie d’un groupe de musique. Je ne compte plus les années depuis lesquelles j’ai commencé à jouer de la clarinette !
L’équipe suisse se trouvait en Emmental et nous avions en arrière-fond, le son des vaches qui passaient sous notre fenêtre tandis que, via la vidéoconférence nous parvenait l’appel à la prière d’un autre pays participant.
L’occasion de donner une suite logique à ma participation aux Olympiades de la science. Ancien participant, mon engagement en tant que bénévole me permet de partager mon expérience en accompagnant les jeunes.
Comment as-tu connu les Olympiades ?
Au gymnase, il y avait deux posters dans les labos de chimie et de physique, mais les enseignants n’en avaient pas parlé avec nous. C’est un autre jeune, qui participait également au programme « Euler », qui avait au cours d’une conversation évoqué les Olympiades de mathématiques. Une fois inscrit, j’ai facilement pu obtenir des congés de la direction, afin de pouvoir participer aux entraînements organisés par l’association ainsi qu’aux concours. Avec les enseignants, je n’ai pas suivi d’entraînements, mais nous avons lors des pauses, échangé sur ce que nous faisions durant les différentes phases du concours.
Qu’est-ce qui t’a motivé à y participer ?
Ça avait l’air intéressant ! Au final, j’ai participé plusieurs fois aux Olympiades et en effet, il y avait des thématiques certes spécifiques aux branches enseignées en cours (mathématiques, informatique, chimie et physique) mais surtout, des sujets que nous ne traitions pas en classe. Il y avait même énormément de nouveautés telles que : de la programmation en informatique ou du travail plus conséquent en laboratoire.
Quel impact la participation aux Olympiades a-t-elle eu dans ta vie ?
Elle m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes et de visiter beaucoup d’endroits en Suisse. J’ai par exemple eu l’opportunité de participer à une remise de prix scientifiques suisses et de visiter des laboratoires à Zurich. Je me dis aussi que ma participation pourrait être perçue de manière positive sur mon CV.
Je suis bénévole depuis 2021 et engagé au sein des Olympiades de physique et d’informatique, pour lesquelles je réalise plusieurs tâches : élaboration des examens, traductions, organisation d’événements (par exemple, des ateliers de préparation en informatique) et enseignement. Je travaille ainsi pour deux associations en même temps. Malgré cela, c’est faisable de se débrouiller. En effet, les Olympiades connaissent le calendrier académique et s’adaptent en fonction ; un grand nombre d’événements se déroulent durant les vacances et les week-ends.
En tant que bénévole romand, ma contribution dans les traductions est essentielle pour promouvoir l’égalité dans le sens où, par ce biais, j’encourage les jeunes issus de la Suisse romande à participer à nos concours.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton activité de bénévole ?
Je peux poursuivre l’aventure en participant d’une autre manière et ça c’est génial, car ce serait dommage que ça s’arrête ! Mon engagement me permet de voir l’envers du décor. C’est aussi l’opportunité de rester en lien avec des matières que je n’étudie plus tous les jours. Je continue également de rencontrer de nouvelles personnes que je peux aider, en les accompagnant durant les concours et en partageant mon expérience. Aussi, j’ai la chance de continuer à voyager en Suisse.
Qu’est-ce que tu trouves plus difficile dans ton activité de bénévole ?
Au départ, c’était pour moi bizarre d’avoir des participants qui venaient me poser des questions sur les matières alors que, quelques mois auparavant, j’étais à leur place. Il faut alors essayer de se débrouiller pour leur répondre au mieux, notamment en demandant conseil à une personne plus expérimentée. Dans mes débuts, j’ai beaucoup appris grâce au travail d'équipe avec les "anciens" bénévoles !
Peux-tu me raconter ton meilleur souvenir dans le cadre des Olympiades de la science ?
Mon meilleur souvenir, ce sont les Olympiades internationales de physique qui se sont déroulées en ligne en raison de la Covid-19. L’équipe suisse se trouvait en Emmental et nous avions en arrière-fond, le son des vaches qui passaient sous notre fenêtre tandis que, via la vidéoconférence nous parvenait l’appel à la prière d’un autre pays participant. Malgré des Olympiades qui se sont déroulées en Suisse, ce souvenir me rappelle encore aujourd’hui le caractère international de ce concours.
Qu’est-ce que tu apportes aux participant·e·s en tant que bénévole ? Ou qu’est-ce que tu aimerais apporter aux participant·e·s par ton engagement ?
Comme mentionné, je suis actif à plusieurs niveaux dans le cadre de mon engagement. En tant que bénévole romand, ma contribution dans les traductions est essentielle pour promouvoir l’égalité dans le sens où, par ce biais, j’encourage les jeunes issus de la Suisse romande à participer à nos concours.
Si tu devais motiver des participant·e·s à devenir bénévoles, qu’est-ce que tu leur dirais ?
Je leur dirais que travailler en tant que bénévole, c’est aussi avoir la chance de pouvoir continuer à apprendre ; on apprend tout autant en créant un examen qu’en le passant ! De plus, on s’éclate : « le côté fun » des activités reste le même !
Comment imagines-tu ton Olympiade dans 10 ans ?
Je souhaiterais que les gens aient une meilleure connaissance des Olympiades. Pas seulement de celles pour lesquelles je travaille, mais des Olympiades de la science de manière générale. Il faudrait davantage visibiliser nos concours.